DES SENS SURPRENANTS

Publié le par Angie

K.Malevitch

L’homme qui court. (1933-1934) Huile sur toile.

La peinture représente un homme, les pieds nus, à figure de patriarche, avec sa barbe et ses cheveux blancs, qui contrastent avec son teint noir. Il lui manque une main. Le paysage dans lequel il se déplace, est stratifié de plusieurs couleurs : beige, rouge, vert, jaune, ainsi que de noir et de blanc.

Ce tableau reprend des symboles forts qui entourent le personnage : une épée blanche avec sa pointe rouge, derrière lui, qui semble nous montrer où est restée sa main, mais qui à première vue ressemble à une croix, et  devant lui, une croix rouge et noire. C’est pour ce symbolisme et son primitivisme que je me suis arrêtée sur cette œuvre du Musée National d'Art Moderne du Centre Pompidou. Esthétiquement parlant, il y a là quelque chose de pur et de simple qui se dégage de ce tableau. Les couleurs vives et le dessin très peu stylisé font que l’on va à l’essentiel. On est pris par cette sensation d’urgence qui semble tenir cet homme. Est-il un prisonnier en tension avec la religion et des princes qui veulent le tuer avec leur épée ensanglantée ? Essaie-t-il de s’enfuir sur un tapis de sang ? On se demande aussi tout simplement qui il ait ? On espère alors qu’il se libèrera, réussira à se sauver…

Le traitement de la couleur, ciel délavé où évoluent des nuages presque translucides, ainsi que la construction stratifiée du bas du tableau, ajoutent en complexité.

Après ma visite et mon analyse uniquement basée sur mes sens, je cherche... J'apprends que l’artiste polonais, sensible aux icônes - il perçoit "toute la sensibilité du peuple russe", rencontre des difficultés avec le pouvoir à partir de 1930. Il subit les attaques de la presse stalinienne. Son retour, à la fin de sa vie, au tubisme et à une forme de primitivisme pourrait donc en être une conséquence.

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